Les grandes installations électriques BT ont une conception parfois complexe (nombreuses sources; inverseurs, redondances, etc.). Avec les outils actuels, le calcul et le dimensionnement des circuits de distribution de ces installations nécessitent parfois d’avoir recours à des schémas simplifiés ou à des méthodes de calcul répétitives. LISE a évolué pour permettre d’étudier de telles installations, avec des améliorations telles que les renvois sur les schémas et la prise en compte des protections des inverseurs sur les éléments situés en aval. Dans sa dernière version 2.8.0, LISE repousse les limites du calcul automatisé dans les installations de grande envergure.
Jusqu’à maintenant, avec le logiciel LISE, il était possible de calculer en une seule passe tous les circuits d’une installation, qu’ils soient alimentés par une ou plusieurs sources, avec autant de « modes » qu’on le souhaitait (« mode normal », « mode remplacement », « mode secours »…) , mais seulement sur des schémas dont la structure était arborescente (un tableau divisionnaire ne pouvait pas être alimenté par 2 tableaux amonts via un inverseur).
RENVOIS ÉLECTRIQUES SUR SCHÉMAS
Nous avions annoncé dans la lettre n°11 une première évolution importante : LISE permet désormais de dessiner des « renvois électriques » sur le schéma synoptique, libérant en quelque sorte le logiciel des structures de distribution purement radiales arborescentes.
En effet, ces renvois permettent d’amener une alimentation secondaire sur n’importe quel tableau ou ASI, depuis n’importe quel tableau ou source du schéma (cf. figure 1).
Figure 1 : Exemple de renvoi dans le logiciel Lise Élec
© BBS Conception
Bien entendu, il ne s’agit pas d’un artifice schématique, les circuits ainsi liés profitent des mêmes fonctionnalités de calcul que les autres. Le logiciel est même capable de détecter des éventuelles incohérences dans la saisie des tables de vérité, qui pourraient amener à créer des distributions en boucle si les jeux d’inverseurs étaient mal utilisés.
Tout cela permet de décrire parfaitement les structures de distribution rencontrées dans des installations complexes comme des centres hospitaliers, là où avec d’autres logiciels il n’y a d’autre choix que de faire le calcul sur un schéma simplifié, en omettant certains câbles et certaines redirections, ou de refaire l’étude plusieurs fois avec des schémas différents.
PRISE EN COMPTE DES PROTECTIONS DES INVERSEURS SUR LES ÉLÉMENTS EN AVAL
Certains de nos utilisateurs ont remarqué qu’il manquait une chose sur les éléments en aval des inverseurs.
Il arrive qu’on souhaite mettre un interrupteur qu’il faudra coordonner avec chacune des deux protections situées en amont de l’inverseur, ou un disjoncteur pour lequel on souhaiterait bénéficier de la filiation avec au moins une des protections en amont de l’inverseur.
En TT, on peut aussi vouloir mettre un DDR sur chacun des disjoncteurs en amont de l’inverseur, pour ne pas avoir à remettre un DDR général en aval, ou un DDR sur chaque départ (cf. figure 2).
Figure 2 : Mise en place d’une protection par DDR TT (rectangles gris)
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Tout cela n’était pas possible jusqu’à la version de LISE 2.8.0 parce qu’en interne, pour chaque type de calcul et pour chaque élément du schéma, LISE ne pouvait tenir compte que d’une seule protection amont.
Cette barrière est désormais tombée : LISE peut maintenant tenir compte d’une protection différente pour chaque mode de fonctionnement de la table de vérité. Il est même possible, en aval d’un inverseur, d’ajouter un départ câble sans protection, car celui-ci pourra être protégé en mode « normal » par la protection de la source « normale », et en mode « secours » par la protection de la source « secours » (Figure 3), aussi bien pour la protection contre les surcharges que pour la protection contre les courts-circuits et les défauts.
Figure 3 : Protection d’un câble par inverseur (carré gris)
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Et pour vraiment pousser le raisonnement jusqu’au bout, la coordination à trois niveaux (cf. figure 4), particularité de Legrand que les logiciels LISE et XL Pro Calcul traitent complètement automatiquement, peut être mise en œuvre avec le premier niveau constitué des deux appareils de l’inverseur ou de deux appareils en amont de l’inverseur.
Figure 4 : Filiation sur trois niveaux
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En pratique, elle est généralement nécessaire pour le fonctionnement sur source normale (le premier niveau est généralement l’AGCP du branchement à puissance surveillée, et les niveaux 2 et 3 peuvent se situer en aval de l’inverseur), et, avec la source secours, il n’y a pas besoin de filiation puisque les courts-circuits ont des valeurs plus faibles (sauf si utilisation d’un inter-différentiel en niveau 2).
Toutes ces possibilités, combinées à sa capacité à choisir les références des matériels automatiquement, font de LISE une solution particulièrement efficace et fiable pour le dimensionnement et la vérification des installations les plus complexes.