Nous avons indiqué dans la lettre de l’électricien n°11 que la performance d’une pompe à chaleur, que celle-ci soit utilisée pour le chauffage ou la production d’ECS (chauffe-eau thermodynamique), se mesurait à l’aide d’un coefficient : le COP (coefficient de performance).
Une méthode ancienne inefficace
Le COP, rappelons-le, est le rapport de l’énergie totale obtenue sur l’énergie dépensée. Pour simplifier, c’est le rapport entre l’énergie thermique transférée vers la source chaude et l’énergie électrique consommée pour faire fonctionner la machine.
Malheureusement pour une machine donnée ce coefficient n’est pas constant. Il varie même considérablement en fonction de l’écart entre la température de la source froide – l’endroit où l’on prend les calories (l’air extérieur, le sol, etc.) – et la température de la source chaude (l’eau du circuit de chauffage, l’eau du ballon d’ECS, etc.). Un grand écart de température dégrade la performance, COP=2 par exemple. Inversement, un faible écart de température permet une excellente performance, COP=5 voire plus.
La plupart du temps les fabricants de pompes à chaleur indiquaient dans leur documentation un COP moyen. Ceci a entrainé de nombreuses déconvenues. Certaines pompes à chaleur (en particulier les PAC air/eau) installées en altitude ou dans des climats défavorables (hiver froid) présentaient un bilan négatif, la consommation d’électricité du compresseur et des auxiliaires se révélant supérieure à celle d’un chauffage électrique classique par convecteur (dont rappelons le COP est égal à 1).
Une matrice de COP indispensable
Dans le cadre de la réglementation thermique RT 2012 la méthode est beaucoup plus rigoureuse. Le calcul n’utilise pas le COP moyen de la PAC mais une matrice de COP pour laquelle celui-ci est défini pour différentes valeurs normalisées des températures amont/aval.
Le fabricant peut indiquer l’ensemble des valeurs, certaines valeurs, ou simplement une valeur dite « valeur pivot ». Lorsque des valeurs sont manquantes, elles sont ajoutées par le logiciel de calcul. Dans le tableau ci-dessous, le fabricant n’a indiqué qu’une seule valeur de COP – celle pour le couple de températures (7°; 32,5°) – d’une valeur de 3,8.
Le logiciel a calculé les valeurs qui lui étaient nécessaires. Le COP de 3,8 donné peut sembler performant, pourtant l’on s’aperçoit que dès que la température de la source froide devient négative, le COP est inférieur à 2,58 et le rendement de la machine est inférieur à celui d’un chauffage électrique classique.
Aussi, lors du choix d’une PAC, l’électricien devra-t-il garder à l’esprit ces données et ne pas hésiter à exiger de son fournisseur la matrice de COP de la machine afin de faire sa préconisation envers son client en toute connaissance de cause.