La catégorie d’emploi des interrupteurs
Définie dans la norme IEC 60947-3, la catégorie d’emploi s’applique aux interrupteurs, sectionneurs, interrupteurs sectionneurs et combinés fusibles, mais pas à l’appareillage domestique comme les interrupteurs différentiels notamment, qui relèvent de la NF EN 61008-1.
Cette caractéristique, qui n’est pas mentionnée dans la NF C15-100, est pourtant très importante pour choisir correctement les appareils. En effet, le courant assigné d’un même appareil peut être différent en fonction de la catégorie d’emploi souhaitée (et donc inférieur à celui indiqué dans le nom de l’appareil !). La présence de charges inductives et la fréquence de manœuvre de l’appareil sont les principaux facteurs à prendre en compte pour bien déterminer la catégorie d’emploi, et ainsi bien choisir l’appareil.
DC21B, AC22A… explications sur cette classification.
Le code qui représente la catégorie d’emploi est composé de :
- 2 lettres : AC ou DC, indiquant un fonctionnement en courant alternatif ou en continu
- 2 chiffres indiquant le type de charge pouvant être établie ou interrompue :
- 20 correspond uniquement au sectionnement (pas de manœuvre en charge)
- 21 correspond aux charges uniquement résistives (tests réalisés à cos φ = 0,95 ou L/R=1 ms en DC)
- 22 correspond aux charges mixtes résistives et inductives (tests réalisés à cos φ = 0,65 ou L/R=2,5 ms en DC)
- 23 correspond aux charges fortement inductives (tests réalisés à cos φ = 0,45 ou 0,35 selon Ie, ou L/R=15 ms en DC)
- Une lettre représentant la fréquence de manœuvre : A pour des manœuvres fréquentes, B pour des manœuvres peu fréquentes. Sans entrer dans le détail du nombre de manœuvres testées, il faut considérer qu’un interrupteur-sectionneur utilisé pour une coupure d’urgence ou pour le sectionnement pour maintenance peut être en catégorie B, tandis, qu’un interrupteur destiné à la commande fréquente d’un circuit doit être en catégorie A.
Pour les interrupteurs qui seraient normalement destinés à la commande d’un moteur (démarrage, accélération, arrêt…), la norme IEC 60947-3 définit aussi des catégories d’emploi spécifiques (AC2, AC3, AC4, DC3, DC5). Elles correspondent en fait aux catégories définies dans la norme IEC 60947-4-1 pour les contacteurs. La catégorie AC-23A est donc à utiliser plutôt pour la distribution mais pas pour la commande des moteurs.
Impacts sur le choix des matériels :
En pratique, un interrupteur peut répondre à plusieurs catégories d’emploi, mais pas toujours avec le même courant et/ou la même tension.
Par exemple, un même appareil de calibre 160A pourra effectivement être utilisé jusqu’à 160A, jusqu’à 690V, en catégorie AC-21B, mais en AC-21A il devra être déclassé à 125A. En AC-22B, il sera déclassé à 125A dès 500V, et en AC-23A ou B il ne supportera que 125A, 100A ou 80A sous respectivement 400V, 500V et 690V.
Un autre appareil, de calibre 2000A, sera par exemple déclassé à 1250A dès la catégorie AC-22B sous 400V, c’est-à-dire pour tout circuit de distribution dont la charge n’est pas uniquement résistive.
Pour choisir correctement un appareil, il est donc important de ne pas se fier qu’aux caractéristiques principales de l’appareil (tension maximale d’emploi, calibre), et de consulter les données complètes du fabricant.
En photovoltaïque, le guide C15-712-1 impose la catégorie d’emploi DC-21B sur la partie DC de l’installation (§14.5).
Dans le logiciel LISE, les appareils sont automatiquement choisis avec une catégorie d’emploi adaptée au cos φ du circuit (ou DC-21B en PV), et il est possible d’imposer la fréquence de manœuvre A ou B.